Témoignage : « Au début on se dit pourquoi nous et puis on comprend »
Géraldine est la maman d’Aaron et Charlie, deux jumeaux qui ont aujourd’hui 7 ans. Tous deux ont été diagnostiqués avec un trouble déficitaire de l’attention (déficit de l’attention, hyperactivité motrice et impulsivité). Elle raconte…
Handicap agir tôt : Vos enfants ont été diagnostiqués à quel âge ?
Géraldine : Aaron a été diagnostiqué à 6 ans par une neuropsychologue libérale. Je l’y avais emmené car il avait de gros problèmes d’apprentissage depuis plusieurs années. Par exemple : il lui fallait plus de temps pour apprendre ses leçons. Pour mon deuxième fils, Charlie, cela a été diagnostiqué que récemment, en septembre 2018. Il n’avait jamais eu de problèmes d’apprentissage avant cela. Mais à la rentrée au CE1, la maîtresse m’a rapidement convoquée pour me dire qu’il avait un énorme retard en lecture. J’avais remarqué ce retard quand je le faisais lire à la maison, mais sa précédente institutrice m’avait rassurée en me disant qu’avec elle, il lisait normalement…
Handicap agir tôt : Comment vous avez réagi face à cette remarque de la maîtresse ?
Géraldine : Je ne voulais pas y croire au début. Je n’avais pas vraiment remarqué des problèmes d’apprentissage chez Charlie. Au départ, je me suis donc dit que c’était sa façon de montrer qu’il existait. Que peut-être, voyant que je passais beaucoup plus de temps avec Aaron, il régressait volontairement afin d’avoir plus d’attention… D’ailleurs, quand je lui ai dit que j’allais l’amener chez la neuropsychiatre qui avait diagnostiqué Aaron, Charlie était très content.
Handicap agir tôt : Comment vous avez réagi à l’annonce du diagnostic d’Aaron ?
Géraldine : C’était un choc à chaque annonce… Après la première annonce, je me suis dit que mon fils avait une tare, qu’il ne ferait jamais parti des enfants cultivés. Je n’ai pas compris pourquoi lui ! Son père et moi, on aime tellement apprendre, lire, comprendre, et on ne boit pas, on ne fume pas… Je ne comprenais pas pourquoi nous ! Mais très vite, on a trouvé du soutien auprès de la neuropsychiatre qui avait posé le diagnostic. J’ai peu à peu compris qu’un trouble déficitaire de l’attention n’affectait pas l’intelligence, cela n’a même rien à voir, c’est simplement un défaut au niveau des neuro-transmeteurs. Mais cela n’empêche pas mes fils d’être très créatifs et intelligents.
Handicap agir tôt : Aujourd’hui, vous avez trouvé vos marques ?
Géraldine : Oui. Ils sont tous les deux suivis par une orthophoniste et une neuropsychiatre en libéral. Aaron a de la psychomotricité en plus car il a du mal à repérer son corps dans l’espace, il ne contrôle pas bien ses gestes, et cela, retentit d’ailleurs sur sa façon d’écrire et d’effectuer des gestes précis. Seule l’orthophoniste est remboursée… On est obligé de faire très attention aux dépenses mais quand je vois les progrès qu’ils font, je sais que cela est indispensable.
Handicap agir tôt : Vous pouvez nous parler de leurs progrès ?
Géraldine : Charlie est suivi depuis peu, mais il progresse très vite. Grâce aux séances, il arrive à se mélanger avec les autres et à être plus sociable. Pour Aaron, c’est un peu plus compliqué. Son cas est un peu plus grave que son frère. Mais il a fait énormément de progrès. Son cerveau est plus flexible qu’avant, il arrive à faire deux choses en même temps. Il sait lire, écrire et compter. Il a toujours des problèmes de gestion d’émotion et a du mal à se fondre dans la masse mais il progresse tous les jours. Et même si sa maîtresse m’a conseillée de le mettre en IME et que certains enfants peuvent être vraiment méchants avec lui, je tiens à le laisser en école ordinaire car ça ne peut que le booster et favoriser son intégration dans la société. Je pense que nous avons bien fait, même si parfois je me dis que nous aurions pu démarrer les rééducations plus tôt.
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