« Handicap, agir tôt » à Brest avec les animateurs du périscolaire
Pendant deux journées en Janvier, la question des tout-petits avec un handicap a été au cœur d’une formation à Brest (29). Initiée par la ville, elle a permis de faire monter en compétence les animateurs des centres de loisirs.
Ce projet de sensibilisation a été mis en place Valérie Amis, cheffe de l’inclusion de la ville de Brest et de Brest Métropole en lien avec les élus locaux concernés et co-porté par la Caf du Finistère qui a notamment assuré le financement.. L’association « Familles rurales Finistère » qui gère des structures d’accueil dans le département a animé cette sensibilisation. Il a pu y être question des représentations du handicap, des liens avec les familles, des relations avec les établissements et les services spécialisées et aussi des réponses à apporter aux besoins d’un enfant avec un handicap.
Les animateurs ont ainsi échangé avec des professionnels du Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) de Brest de l’Association des Papillons Blancs du Finistère. . Ils ont ainsi découvert les activités qu’il était possible de mettre en place avec des jeunes enfants présentant un handicap. Ainsi, rapporte Xavier Caill conseiller technique de Familles Rurales, les animateurs ont pris conscience de ce qu’ils pouvaient faire, sans pour autant devenir des spécialistes du handicap :« Ils ont vu comment on peut utiliser des pictogrammes comme au CAMSP ou comment on pouvait aussi apprendre des choses techniques simples comme par exemple faire de l’initiation à la langue des signes. »
Présents lors des journées de sensibilisation, les parents ont raconté leur quotidien. Ils n’ont pas manqué de faire part des difficultés rencontrées au fil du parcours de leur enfant. Invité par le CAMSP où était suivie sa fille Léna, Émilie Le Roy a accepté volontiers de venir parler du handicap aux animateurs. Elle a voulu d’abord dédramatiser : « J’ai rassuré les professionnels sur les solutions et toutes les « petites bidouilles » qu’on a trouvé pour agir. » Elle raconte comment, au quotidien, elle a mis en place des solutions mais explique aussi la place des organismes : ce que fait un CAMSP et ce qu’est un service d’accompagnement des enfants comme un SESSAD.
Les participants ont été sensibles au récit de son parcours et à la détermination des parents : « Au début, je ne savais pas si ma fille allait pouvoir réussir à l’école. On avait en tête l’institut spécialisé. C’était un peu notre hantise. Elle a commencé l’école à 4 ans. Une éducatrice du CAMSP venait tous les 15 jours à la maternelle pour travailler avec l’AVS et l’enseignante. Et nous, nous étions aussi en lien avec le CAMSP, nous n’avons pas été seuls à l’école. C’était important que nous nous sentions accompagnés par un professionnel qui comprend notre fille et ses besoins et qui connait bien l’école aussi. » La maman a ainsi fait la démonstration des liens qui peuvent s’établir entre professionnels au bénéfice de l’enfant.
« Nos enfants handicapés ont besoin de bienveillance »
Autre maman, autre parcours, Aouda Boulafrad explique qu’elle a été animatrice en centre de loisirs quelques années auparavant. Elle se souvient qu’elle ne savait pas à ce moment-là ce que pouvait être le handicap d’un enfant. Devant les participants à la formation, elle a raconté le quotidien avec son fils Reyan qui a aujourd’hui 2 ans et demi. « La première chose que je leur ai dit sur Reyan, c’est qu’il avait besoin de bienveillance et qu’on fasse attention à lui. Ça c’est notre peur de parent. On a besoin de se sentir rassurés. Que la personne nous dise : « ça va bien se passer » , de se sentir compris. » En partant des activités les plus élémentaires, Aouda Boulafrad a voulu témoigner de ce qui était faisable simplement : « Reyan adore la pâte à modeler, le dessin. Quand il est à la maison on favorise ces activités-là. On essaie de s’appuyer sur ce qu’il fait au CAMSP pour les activités à la maison. »
Des films de la campagne « Handicap, agir tôt » ont été présentés et ont permis les échanges à partir de situations concrètes. Les parents ont été satisfaits de rencontrer des animateurs qui les ont écoutés : « les participants avaient envie d’apprendre, et posaient des questions sur notre parcours » raconte Émilie Le Roy, heureuse de voir que les mentalités évoluent.
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