“Je me sens coupable du handicap de mon enfant”
“Je sais que le handicap de ma fille ne vient pas de moi ou de son père. Je sais qu’on n’aurait rien pu faire pour lui éviter cela. Mais je me sens coupable. Coupable qu’elle ait à endurer tout ça, que la vie ne soit pas facile….”.
Cette maman n’est pas seule dans ce cas. Comme elle, de nombreux parents ont un sentiment plus ou moins fort de culpabilité. Nous avons posé la question à Joël Roy Pédopsychiatre.
Le sentiment de culpabilité peut s’exprimer de différentes façons.
Dr Joël Roy : “Il arrive que les parents développe une certaine culpabilité vis-à-vis de l’origine du handicap de leur enfant. Par le terme “coupable”, ils veulent souvent dire “responsable”. La première question que je leur pose est donc: «coupable de quoi ? D’avoir un enfant porteur de handicap ou de ne pas suffisamment réussir à bien vous en occuper ? ». En effet pour les aider, je cherche avec eux à identifier les causes de ce sentiment de culpabilité mais surtout de le différencier du sentiment de ne pas pouvoir suffisamment l’aider.
“ C’est de ma faute si mon enfant a ce handicap”
“En général, les parents sont rarement au clair avec la question de la transmission génétique. Mais s’ils ressentent quand même une certaine culpabilité à ce sujet , je leur explique que pour eux comme pour leurs parents ou tout un chacun , ce processus nous échappe. La question n’est plus sur l’origine de ce handicap mais comment l’aborder au mieux.
“j’ai peur de ne pas bien m’en occuper”
Bien plus souvent les parents ont légitimement le sentiment de ne pas en faire assez ou trop ou d’être démunis devant cet enfant qui se développe différemment qu’il y ait une anomalie génétique ou une autre cause.
Ensemble on explore leurs nouvelles modalités d’organisation (couple, fratrie, vie sociale et professionnelle…) Un enfant, à besoins particuliers, demande plus de temps pour le décoder d’autant que les réponses qu’il fournit sont souvent atypiques. La nouvelle organisation familiale est nécessaire, non pathologique et structurante pour le de développement de l’enfant qui se sent ainsi compris dans ses difficultés. Pour ce faire, les parents vont s’appuyer sur cette nouvelle organisation qui s’impose à eux, très tôt aussi sur des professionnels qui les aideront à mieux le comprendre (il ne faut pas qu’ils restent seuls dans cette épreuve) mais aussi et peut être surtout sur l’enfant lui-même qui par son développement, bien qu’atypique ou ralenti , leurs renverra son envie d’exister
Il ne s’agit pas d’uniquement se focaliser sur ce qu’il aurait pu ou du être (pour tout jeune enfant l’avenir reste une énigme) mais bien plutôt de l’accompagner dans son parcours atypique en s’appuyant sur les propres ressources de la familles et l’aide des professionnels.
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