Résultats de l’Enquête EPIPAGE-2 : suivi à 5 ans 1/2 des enfants nés prématurément

Photo Article Enquete EPIPAGE-2

Une étude sur le devenir des enfants prématurés

Une enquête EPIPAGE-2 réalisée entre avril et décembre 2011 par les chercheurs de l’équipe Inserm-Université de Paris EPOPé, du Centre de Recherche Epidémiologie et Statistiques (CRESS, Unité 1153) et impliquant des équipes de l’AP-HP ainsi que du CHU de Lille, s’est intéressée au devenir de 3083 enfants nés prématurément, à leur insertion scolaire, à leur recours à des prises en charge, ainsi qu’aux inquiétudes ressenties par leurs parents.

L’objectif de cette étude est de dresser un constat des difficultés auxquelles ces enfants sont confrontés au cours de leur développement pour permettre une prise en charge précoce. D’autre part, il est nécessaire de prendre en compte le degré de prématurité, qui sera déterminant pour le neuro-développement de l’enfant.

« L’âge de 5 ans et demi correspond à un moment clé du développement de l’enfant permettant notamment le diagnostic de difficultés d’apprentissage et l’étude des compétences cognitives qui avant cet âge sont beaucoup plus difficiles », nous dit Pierre-Yves Ancel, du service de santé publique et médecine sociale de l’hôpital Cochin AP-HP (Unité CIC mère enfant), responsable de l’équipe EPOPé.

Les conséquences de la prématurité pour les enfants

Cette étude a notamment permis d’observer qu’à cet âge, plus d’un tiers de ces enfants présentent des difficultés mineures qui nécessiteront la mobilisation d’un grand nombre de ressources médicales, paramédicales et familiales.

Chez certains, les difficultés peuvent même être de l’ordre du handicap sévère.

L’enquête révèle également que plus la prématurité est grande, plus les enfants ont des difficultés de neuro-développement. Alors que 27% des enfants nés extrêmes prématurés présentaient des difficultés sévères ou modérées de développement, 19% des enfants nés grands prématurés présentent des difficultés de même type, contre 12% des enfants modérément prématurés.

NB : 

  • “ Extrêmes prématurés” : enfants nés entre 24 et 26 semaines d’aménorrhée révolues
  • “Grands prématurés” : enfants nés entre 27 et 31 semaines révolues
  • “Modérément prématurés” : enfants nés entre 32 et 34 semaines d’aménorrhée révolues

La prise en charge précoce des prématurés, un soutien au développement

On constate que plus de la moitié des enfants nés extrêmes prématurés, un tiers des enfants nés grands prématurés et un quart des enfants nés modérément prématurés bénéficient d’une prise en charge de soutien au développement (orthophonie, psychomotricité, ou encore soutien psychologique, etc.). Toutefois, 20 à 40% des enfants avec des difficultés sévères ne bénéficient pas de l’aide de ces professionnels. 

Concernant l’insertion scolaire, 93% des enfants modérément prématurés étaient scolarisés dans des classes ordinaires (sans soutien spécifique), tandis que 73% seulement des enfants nés extrêmes prématurés l’étaient.

Enfin, l’enquête souligne l’importance de proposer un accompagnement aux familles, que ce soit médical, social et éducatif pour faire face à leurs inquiétudes concernant le développement de leur enfant.

Les Camsp ainsi que les réseaux suivent un grand nombre d’enfants prématurés pour surveiller leur développement. Les Camsp , comme les PCO proposent des soins très précoces à ces enfants qui présentent des décalages ou des difficultés dans leur éveil psychomoteur.

Le cerveau des enfants étant encore en pleine évolution, il est nécessaire de prendre en charge les enfants présentant des difficultés dues à leur prématurité sous réserve qu’ils aient été diagnostiqués précocement.

https://presse.inserm.fr/resultats-de-lenquete-epipage-2-suivi-a-5-ans-1-2-desenfants-nes-prematurement/42754/

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